Rencontrez Marianne Beaufils – chargée de projets et d’investissement “inclusion numérique » – et Nicolas Turcat – responsable du Service de l’Éducation, des Services Publics et de l’Inclusion Numérique – à la Banque des Territoires. Au travers de leur regard, découvrez la raison d’être de 13M, le premier accélérateur dédié à l’inclusion numérique par la Banque des Territoires, le Groupe SOS, H7 et Pulse.
Bonjour Marianne, bonjour Nicolas. Avant de parler d’inclusion numérique, pouvez-vous nous présenter la mission de la Banque des Territoires ?
Marianne Beaufils : La Banque des Territoires est une Direction de la Caisse des Dépôts. Notre mission est d’opérer, financer et accompagner les collectivités territoriales et les acteurs de terrain pour rendre les territoires plus inclusifs, plus durables, plus connectés et plus attractifs.
Nicolas Turcat : La Banque des Territoires s’adresse aux projets et particulièrement aux élus. Ils sont acteurs de terrain et entrepreneurs qui font de l’intérêt général une réalité. Nous créons des synergies entre toutes ces personnes et menons les projets concrets avec une logique d’écosystème extrêmement forte. Nous avons différents leviers d’actions :
- Nous sommes opérateurs pour le compte de l’État ou en partenariat avec eux. Nous mettons à leur disposition des ressources pour développer et accompagner une politique d’État et déployer des actions.
- Nous effectuons des investissements en fonds propres dans des entreprises pour les accélérer. Mais aussi augmenter leur capacité d’action et faire grandir notre proposition de valeur à destination des territoires.
- Enfin, nous accompagnons et finançons des projets et des structures qui sont des points de convergence, comme la MedNum ou H7.
Quelle est votre définition d’un territoire ?
M.B : La notion n’est pas vraiment délimitée. Un territoire s’affranchit des limites administratives des collectivités. Cela représente un bassin de vie dans lequel les projets évoluent.
N.T : Le territoire, c’est l’appartenance et le cœur : c’est l’environnement dans lequel chacun peut se projeter dans différents moments de sa vie. Souvent, quand une personne est attachée à un territoire, elle va chercher à le développer.
M.B : Et quand cette personne développe un projet sur un territoire, elle le fait avec les acteurs implantés sur ce territoire, ceux qui l’entourent – au plus près de ses besoins comme les associations.
Qu’est-ce que l’inclusion numérique ?
M.B : L’inclusion numérique c’est faire du numérique une opportunité et non un frein. Pour la Banque des Territoires, l’inclusion numérique ne se limite pas seulement aux services publics. C’est un sujet transverse et un véritable levier d’adoption pour des solutions présentes dans d’autres industries – par exemple dans la banque, la santé, la culture ou l’éducation.
N.T : Le numérique permet de s’ouvrir à de nouveaux horizons, il élargit notre schéma de pensée et nous montre de nouvelles façons d’appréhender le monde qui nous entoure.
Quelle est la proposition de valeur de 13M en une phrase ?
N.T : La proposition de valeur de 13M est d’accélérer l’inclusion numérique dans l’ensemble de ses dimensions. Nous intervenons autant pour les solutions en amont qu’en aval. Les projets accompagnés par 13M pourraient travailler sur l’accessibilité des sites web, la question de la gestion des mots de passe, la simplification de l’expérience utilisateur, l’apprentissage etc. 13M doit permettre aux solutions innovantes de passer à l’échelle.
Quelle est la raison pour laquelle vous avez lancé cette initiative ?
N.T : Les solutions de médiation numérique ne sont pas optimales et les outils existants comme les dispositifs de formation (ex. CPF) sont sous-utilisés en matière d’accompagnement au numérique.
M.B : De nombreuses initiatives ont déjà été mises en place, mais nous avons besoin de nouvelles idées et davantage de modèles durables pour réduire drastiquement la fracture numérique. Les solutions doivent toucher plus de bénéficiaires et les séduire pour qu’ils s’en emparent.
Selon vous, de quelles solutions l’inclusion a-t-elle grandement besoin ? Pour quel objectif ?
N.T : Les problématiques que nous identifions aujourd’hui sont les suivantes :
- L’équipement.
- La médiation numérique.
- La formation des agents de l’État.
Qu’attendez-vous des candidats au programme 13M ?
M.B : Qu’ils soient motivés et prêts à s’investir pleinement sur le projet.
N.T : Nous attendons de leur part qu’ils soient opérationnels rapidement pour se concentrer sur leur go-to market (structuration et organisation d’un produit ou d’un service). Les porteurs de projets doivent être capable de remettre en question l’existant et trouver des solutions. Il faut accepter de se faire challenger, prendre les retours et les intégrer. Nous souhaitons rencontrer et accompagner des personnes optimistes, désireuses de changer les choses !
Pouvez-vous nous donner 3 bonnes raisons de candidater ?
M.B : La première raison, c’est le réseau. Durant les 9 mois d’accompagnement, les entrepreneurs auront l’opportunité de créer et développer leur carnet d’adresse. Ils vont rencontrer des acteurs très différents de l’inclusion numérique comme des entrepreneurs, des investisseurs, des élus et un grand nombre d’experts.
N.T : La deuxième, c’est pour se développer et évoluer. Si on postule pour rejoindre un programme comme 13M, c’est qu’elle porte une mission qui la transcende. L’accélérateur permet de se poser les bonnes questions et de se développer pour atteindre des objectifs identifiés en amont. M.B : Enfin, la troisième raison, c’est l’envie de changer les choses et de passer à l’échelle. Il faut avoir de l’ambition dans son engagement, être motivé par la volonté d’aider plus de bénéficiaires.