Frello : une levée de fonds pour transformer l’apprentissage du français

18 janvier 2023
Portraits

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La Belle Histoire est une série d’articles qui met en avant des entrepreneurs et leurs équipes en partant de là où tout a commencé. Ils vous partagent les étapes par lesquelles ils sont passés. La suite ? Ils sont encore en train de l’écrire.

Cette belle histoire débute sur les bancs de l’école. Là où Théo Dumarski et Louis Rapilly se sont rencontrés et ont eu l’idée de changer, ensemble, la manière d’apprendre. Lors de leurs études, ils se retrouvent face à un enseignement des langues trop standardisé à leur goût, faute de moyens, donnés et ressources fournies aux enseignants, laissant souvent les élèves seuls face à leurs difficultés. Ils décident alors en 2017 de créer Frello. Leur objectif : un enseignement adapté à chaque apprenant. Entre présentiel et distanciel, ils s’appuyent sur des ressources pédagogiques et outils numériques utilisés avant, pendant et après la classe.

Cette solution, ils l’ont construite au contact de professeurs, l’ont expérimentée au sein de Neoma. Ils l’ont par la suite fait connaître du grand public en remportant le concours de la fabrique Aviva. Conforté par ces premières réussites, le binôme signe ses premiers contrats, recrute et intègre H7 en août 2019. Frello compte alors une dizaine de clients.

Deux défis de taille se présentent alors. Avec beaucoup de lucidité, Théo se remémore : « d’un côté nous devions investir dans notre produit et nos services pour continuer à apporter la solution la plus pertinente à nos clients et cultiver notre différence. De l’autre nous recevions de plus en plus de demandes de professeurs et de centres de langue intéressés par notre solution. Nous avions besoin d’étoffer notre équipe commerciale pour y répondre ».

Pour y faire face, Frello décide d’aller chercher des fonds auprès d’investisseurs. « Le timing est très important. Il faut contacter les fonds au moment où la courbe du nombre de clients devient exponentielle. »

Louis et Théo établissent la liste des fonds d’investissement qui répondent à leurs critères. Ils recherchent alors une ou plusieurs structures finançant l’amorçage de start-up. Les montants sont généralement compris entre 250 et 700 000€ et avec une forte dimension technologique et sensibles à l’impact sociétal. En effet, grâce à leur plateforme numérique et aux contenus pédagogiques qu’elle héberge, les équipes de Frello favorisent l’apprentissage du français par des migrants et des réfugiés.

Dans cette quête d’argent et de sens, le fonds MakeSense Seed semble le candidat idéal. La rencontre remonte à quelques mois auparavant, lorsque Louis & Théo avaient imaginé leurs collaborations avec des associations et des centres d’accueil pour migrants lors d’un atelier d’intelligence collective organisé par le fonds à impact. En parallèle, ils entrent en contact avec Investir&+. Un fonds recommandé par Fatma Chouaieb qu’ils avaient pu rencontrer lors d’un atelier organisé à H7 dédié à la levée de fonds.

Les fonds ciblés et la première prise de contact effectuée, place au premier pitch face au comité d’investissement d’Investir&+. La date est arrêtée au 18 mars. Mauvais timing : le Président de la République annonce un premier confinement national à compter du 16 mars. Le processus se retarde. La rencontre physique étant indispensable pour nourrir la relation de confiance entre les entrepreneurs et les investisseurs. Frello intègre tout de même la phase d’accélération du fonds MakeSense Seed. 3 mois pour suivre son évolution et valider son potentiel afin de déterminer si elle fera l’objet d’un investissement.

Malgré ce report, source évidente de stress et de pression sur la trésorerie de la start-up en croissance, le comité d’investissement est fixé à fin juin. La préparation méticuleuse de l’équipe, leurs nombreuses répétitions et leur ambition achèvent de convaincre les membres du comité. « C’est indispensable d’avoir tout anticipé afin d’être capable d’envoyer toute la documentation sur notre activité dès qu’on nous la demande, et surtout d’être sûr de ses forces. Les fonds ont autant besoin de trouver des start-up que l’inverse » développe Théo. 🎯

Les deux fonds convaincus, ils les mettent en relation avec trois business angels. Ils permettront d’achever le tour table : 500 000 € en fonds propres pour soutenir l’ambition de Frello. Le nombre de clients a triplé au cours de l’année 2020. L’équipe devrait atteindre 12 personnes dans les prochaines semaines. Parmi les 3 000 personnes formées sur leurs outils, 45% sont des personnes exilées, preuve de leur impact pour l’insertion sociale des réfugiés et des migrants. Si cette levée leur permet de renforcer leurs contenus pédagogiques, de développer leur solution numérique et de soutenir une croissance durable, leur premier objectif reste de former 5 000 personnes exilées au cours de l’année 2021.


Une mission pilotée par une gouvernance originale qui a étonné leurs investisseurs pourtant habitués à travailler avec des entreprises sociales. L’objectif de Louis et Théo est que chaque salarié devienne associé de Frello. Ils souhaitent une transparence cultivée en interne et un management participatif. C’est d’ailleurs pendant le processus de levée de fonds qu’ils ont mis en place des temps dédiés à la construction collective de la stratégie de Frello. C’est la preuve qu’il ne s’agit pas uniquement de financement mais surtout de projection dans l’avenir.

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Sana Chennoufi
Responsable Communication

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