La Belle Histoire est une série d’articles qui met en avant des entrepreneurs et leurs équipes en partant de là où tout a commencé. Ils vous partagent les étapes par lesquelles ils sont passés. La suite ? Ils sont encore en train de l’écrire.
La belle histoire de Solustone débute au trente-cinquième étage d’un building new-yorkais surplombant Central Park en novembre 2011. Le jeune Sébastien de Lavison – que tout le monde appelle Seb ou Bast pour les intimes – regarde furtivement par la fenêtre avant de se replonger dans les chiffres défilant sur son écran. Voilà cinq ans que le frenchie vit son rêve américain.
Après un stage réussi, il a décroché ce qu’il pense être le graal : un poste au sein d’une activité génératrice de revenus chez Natixis. Gros salaire, grandes responsabilités. Après une scolarité difficile, Seb se répète comme pour se convaincre : I made it. Mais quelque chose cloche, cette routine l’oppresse. L’airbus A380 se pose sur le tarmac de Roissy Charles de Gaulle en cette matinée de janvier 2012. Home sweet home.
L’entrepreneuriat
Bien des années après avoir créé une entreprise d’événementiel, Seb revient à ses premiers amours : rencontrer et suivre des entrepreneurs dans le développement de leurs projets. Tous ont cette soif d’indépendance que Seb a toujours exprimée. Le feeling passe alors particulièrement bien avec un certain Guilhem Bertholet. Fin 2013, Seb le rejoint pour fonder Invox, une agence de demand marketing lyonnaise.
“Avec Invox, j’ai appris sur l’association, le développement d’une entreprise et ses difficultés” se souvient Seb avec le sourire qui le caractérise au coin des lèvres. L’aventure se poursuit, Invox grandit, et cinq années plus tard les ambitions et envies des deux fondateurs ne sont plus alignées. Comme la plupart des décisions importantes, Seb les prend dans les transports. En cette soirée d’été 2018 dans le TGV en direction de Lyon Part-Dieu, Seb décide de changer de quai, et quitte Invox.
L’immobilier
Seb a eu un double coup de foudre pour le monde de l’immobilier quatre années plus tôt. D’abord pour l’agente immobilière, Stéphanie, qui deviendra son épouse et la mère de leurs trois enfants. Puis pour les appartements qu’ils achètent ensemble et retapent le week-end. Il “travaille avec ses mains” et assiste en parallèle à la naissance de la “proptech” – association qui fédère les jeunes entreprises qui innovent dans l’immobilier.
Fruit de rencontres, l’opportunité finit par se présenter. Seb fonde Trackstone, une start-up logicielle qui référence et analyse tous les biens immobiliers disponibles en ligne en août 2018. L’association réunit des “personnes géniales” mais dont les attentes divergent rapidement. “Avec Trackstone, je me suis rendu compte que j’avais encore plein de choses à apprendre sur l’association, le développement d’une entreprise et ses difficultés” nous rappelle Seb, conscient que la courbe d’apprentissage est infinie et que, parfois, l’histoire se répète. Une semaine avant d’officialiser sa levée de fonds auprès de business angel, Seb est dans un train en provenance de Montpellier Saint-Roch. Terminus pour Trackstone, Seb se sépare de ses associés en ce mois d’août 2020.
L’impact
La pandémie mondiale est propice aux remises en questions. Seb ressasse les derniers moments passés à développer son SaaS. Il repense aux discussions qu’il a eu quelques mois auparavant lors de sa venue à la Métropole de Lyon pour présenter Trackstone. De l’impact. Un mot qui résonne particulièrement pour celui qui souhaite “aller le plus loin possible pour redonner le plus possible et se rendre utile”.
Les planètes s’alignent : Trackstone devient Solustone, une foncière sociale et solidaire au service des ménages et commerces en difficulté. En s’appuyant sur le principe de la vente avec option de rachat, ou réméré, Solustone achète temporairement le bien immobilier des personnes en difficulté et les accompagne pour les aider à se refaire une santé financière. De la tech pour la scalabilité, de la pierre pour l’expertise et de l’humain pour l’impact.
La levée de fonds
L’idée fédère. Les premiers business angels ne tardent pas à se manifester et souhaitent investir rapidement. Seb ouvre la porte à une première levée de fonds. Rendez-vous est pris le jeudi 18 février à H7 avec les principaux intéressés. Les questions fusent, les échanges sont nourris.
– Quel est le lien entre Trackstone et Solustone ?
– Comment comptes-tu rebondir après cette dernière année en dents de scie ?
– Quelles garanties nous apportes-tu ?
Seb répond aux interrogations et soutient sa vision. Pour la première fois depuis longtemps, il se sent parfaitement en phase avec ses convictions. Solustone se positionne sur un métier existant, le réméré, mais qui n’a rien d’équitable dans les faits. Solustone change la donne avec une démarche transparente avec une commission de portage de 5%. Les premiers recrutements servent cet objectif : sécuriser les opérations et accompagner les personnes en difficultés avec des temps de formation et d’échanges.
Prochaine étape pour Solustone ? Devenir une entreprise à mission. “Il n’y a pas d’autre option, c’est notre ADN…,ça l’a toujours été” déclare Sébastien qui participe en parallèle au FOCUS Impact organisé par H7, soit un parcours de 6 mois permettant aux entrepreneurs d’être accompagnés sur ces questions. L’agrément ESUS et le statut B-Corp suivront. De la tech, de la pierre et surtout de l’humain.