LAfricaMobile amplifie la voix des entreprises africaines

Depuis octobre 2022, le premier incubateur Web3 lyonnais – fruit du partenariat entre iExec et H7 – offre un programme d’accompagnement de choix à 3 start-up pour booster leur projet. Rencontrez les start-up de l’incubateur Web3 🪐 

LAfricaMobile fait partie des trois lauréats du premier incubateur Web3 lyonnais, par iExec et H7. Nous avons échangé avec Malick Diouf, CEO de LAfricaMobile, pour en savoir plus sur le projet 🔎

Bonjour Malick ! Qu’est-ce qui t’a motivé à créer LAfricaMobile ?

La création de LAfricaMobile part d’un constat qui me touche : l’Afrique est économiquement parlant, le continent le moins développé au monde.

Selon moi, le problème principal est qu’il y a trop peu d’entreprises fortes sur le continent. Si les entreprises présentes grandissent, elles auront un véritable effet positif sur le continent et ses habitants : plus d’emplois, de meilleures conditions de vie pour les salariés, l’amélioration des infrastructures et, bien-sûr, une croissance économique évidente. Cette prise de conscience est devenue ma force motrice, celle qui me pousse à travailler chaque jour pour changer cette situation. En 2015, je décide d’apporter ma contribution à ce changement avec la création de LAfricaMobile. 

Grâce à ma formation (INSA Toulouse) et mon expérience d’ingénieur en télécommunications, j’ai vu l’opportunité d’aider les entreprises à communiquer plus efficacement sur leurs produits et services auprès de leurs clients. 

Tout cela est rendu possible grâce à un moyen de communication extrêmement répandu en Afrique : les téléphones mobiles. D’ici 2025, 1 milliard de personnes auront un téléphone portable en Afrique et 90 % d’entre elles seront en prépayé.

Au travers d’une plateforme multi-canal, les entreprises peuvent envoyer des campagnes marketing sur les téléphones portables de tous leurs clients et prospects, par SMS, message vocal ou Whatsapp. 

L’aventure a d’abord débuté au Sénégal, d’où je suis originaire. Très vite, les médias, les ONG, le gouvernement sénégalais et les opérateurs téléphoniques ont montré de l’intérêt pour la solution. Grâce à cet engouement, j’ai pu dupliquer la proposition de valeur et le modèle économique dans d’autres pays africains. 

Aujourd’hui, LAfricaMobiles compte plus de 200 entreprises clientes et 30 opérateurs téléphoniques de confiance. Nous sommes présents dans une dizaine de pays comme le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. La conquête de L’Afrique Centrale est en cours et nous venons juste d’ouvrir nos bureaux à Kinshasa en RDC.

Pour le bon développement de l’entreprise, nous avons levé des fonds à trois reprises : d’abord en love money puis en seed, pour un montant total de 1 million d’euros.

Quel cas d’usage développez-vous dans le cadre de l’incubateur Web3 ?

Pour l’expliquer simplement, il s’agit d’une plateforme de partage de données entre utilisateurs et entreprises, entièrement sécurisée grâce à la Blockchain. Cette plateforme permet à l’utilisateur de gagner du crédit téléphonique et à l’entreprise de disposer de bases d’utilisateurs qualifiés avec leur consentement pour leurs campagnes marketing. 

Les utilisateurs partagent des informations via un formulaire ou par SMS, puis ces informations sont utilisées par les entreprises pour envoyer des communications plus ciblées. Les utilisateurs peuvent choisir la fréquence et le contenu des messages à recevoir. En échange, ils bénéficient de crédit téléphonique gratuitement. 

La sécurité et la gouvernance des données sont importantes pour les utilisateurs qui partagent leurs informations. La technologie d’iExec permet de garantir la confidentialité des informations de ces utilisateurs. Les entreprises peuvent exploiter ces informations pour des cas d’usages ponctuels de campagnes marketing mais sans accéder aux informations exactes (numéro de téléphone, nom, prénom…).

Qui lead l’équipe du projet blockchain ? 

Aujourd’hui nous sommes plusieurs sur ce projet que je coordonne avec beaucoup de passion, grâce à mon expérience dans les industries des télécoms en Europe et en Afrique de plus d’une dizaine d’années.  

À mes côtés, Talla Djite qui est notre responsable des opérations. Talla a 20 ans d’expérience comme ingénieur informatique, notamment au Crédit Agricole Assurance.

Qu’est-ce que l’incubateur vous a apporté jusqu’à présent ?

L’incubateur nous a donné les bons outils pour élargir davantage notre proposition de valeur. Le cas d’usage développé avec iExec répond à un besoin tangible de nos clients. 

Notre équipe technique, basée à Dakar, est formée sur la partie blockchain au travers des contenus de l’incubateur. Les équipes iExec les soutiennent dans l’apprentissage de la technologie Blockchain et sur la stack. iExec nous apporte un appui technique personnalisé et régulier de grande valeur, qui joue un rôle clé dans le développement de notre expertise technique. 

Nous sommes impatients de continuer à explorer les possibilités de la technologie blockchain et de rester à l’avant-garde de l’industrie pour offrir cette proposition de valeur unique à nos clients.

Que peut-on vous souhaiter ? Quelle suite pour LAfricaMobile ?

Avec une équipe de plus de 30 personnes dans 10 pays différents, nous sommes déjà en train de transformer le paysage du marketing mobile africain. Et ce n’est que le début ! D’ici 2025, nous aurons  une centaine de salariés, présents sur l’ensemble du continent africain. 

Notre direction est claire : poursuivre l’exécution ambitieuse de LAfricaMobile en Afrique, avec des investisseurs qui nous poussent à nous dépasser chaque jour.