CES 2024 – Participer au plus grand salon de la tech au monde : dans les yeux de la start-up OOrion

19 janvier 2024
Portraits

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En ce début de mois de janvier, la start-up OOrion – fondée par Stéphanie Robieux et Thomas Brisson – s’est envolée pour son premier CES Las Vegas avec un objectif en tête : conquérir le cœur de l’écosystème tech international. Quelques jours après leur retour sur le sol français, l’équipe nous raconte son expérience.

“C’était un moment exceptionnel, hors du temps”. C’est ainsi que Stéphanie Robieux résume sa semaine au CES 2024 de Las Vegas, le plus grand salon tech au monde. 

Depuis début 2021, la start-up lyonnaise développe une application à destination des personnes aveugles et malvoyantes, afin de les aider à identifier, retrouver et localiser les objets et les textes dans leur environnement, grâce à la caméra de leur smartphone et à des algorithmes d’intelligence artificielle. 

En 2023, l’opportunité de participer au CES 2024 se présente, par l’intermédiaire de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de Minalogic – Pôle de compétitivité numérique de la région -, et l’équipe la saisit. “Sachant le coût que cela représenterait et n’étant pas certaine que l’investissement valait le coup pour une start-up de notre type et à notre stade d’avancement, j’ai tenté de solliciter un maximum de retour d’expériences. Les retours étaient super positifs, notamment en termes de visibilité et de rencontres. On avait confiance en notre techno. Nos utilisateurs étaient présents. Néanmoins, on savait qu’on devait travailler notre notoriété. On n’a pas hésité très longtemps.”

La feuille de route et les objectifs sont clairs pour les deux fondateurs : gagner en visibilité mais surtout être reconnus comme les premiers créateurs de cette solution unique, sur la scène internationale, dans un enjeu de protection intellectuelle.

Un seul mot d’ordre : préparation

Le mois de septembre débute et l’effervescence de la rentrée laisse place aux préparatifs. Stéphanie, Thomas et Axelle – Chargée de Marketing et Communication – ont quatre mois, montre en main, pour planifier leur voyage. La to-do list est claire : gérer la logistique, adapter le discours commercial et établir la stratégie de communication. 

Pendant plusieurs semaines, OOrion ne vit plus qu’au rythme du CES 2024. Du logement au transport, en passant par les goodies ou encore le design du stand, l’équipe doit anticiper le moindre besoin. “On a appris notre départ bien avant l’événement, ce qui nous a permis de faire les choses au fur et à mesure. Le CES 2024 est un événement unique en son genre. On ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Mais avec 130 000 visiteurs attendus, il fallait qu’on soit rigoureux dans l’organisation et dans nos outils, que tout soit pensé dans les moindres détails, jusqu’à nos pulls ou nos cartes de visites. »

En parallèle de la logistique, l’équipe travaille son pitch. Sur recommandation, la start-up candidate pour les Innovations Awards, une compétition annuelle organisée dans le cadre du CES 2024, qui récompense les meilleures innovations. 

Côté communication, une partie de la visibilité sur le salon dépend du travail réalisé en amont. Axelle poursuit sa stratégie pour diffuser largement le message : réseaux sociaux, communiqué de presse, newsletter… Pendant ce temps, Thomas se concentre sur la tech et les nouveautés de l’app. Leur objectif de notoriété et d’ownership en tête, les deux fondateurs se mettent d’accord : une nouvelle fonctionnalité sera dévoilée en exclusivité lors du salon.


Pour découvrir toutes les nouveautés de OOrion, rendez-vous sur LinkedIn


Après plusieurs semaines d’attente, l’équipe reçoit la bonne nouvelle : OOrion gagne deux Innovations Awards dans les catégories « Accessibility and Aging Tech » et « Product in support of Human Security ». À l’annonce des résultats, ils ne le savent pas encore, mais ces deux récompenses vont drastiquement changer leur expérience outre-atlantique.

Nous sommes en janvier 2024 et à quelques jours du CES 202′, le stress s’amplifie alors que l’équipe fait face à des obstacles de dernière minute. Le jour du départ, les cartes de visites ne sont pas arrivées. Axelle court dans Paris pour trouver un imprimeur capable de produire 1000 unités en une demie-journée. Le lendemain, l’équipe arrive à bon port, les cartes de visite aussi mais pas leur valise de goodies, restée sur le tarmac new-yorkais.

De gauche à droite : Thomas Brisson, Stéphanie Robieux et Axelle Badin.

Ils ne baissent pas les bras. Alors que Las Vegas se prépare à vivre au rythme du CES 2024, Stéphanie, Thomas et Axelle profitent de leurs dernières heures de sérénité.

Welcome to Sin City

La première journée sur le sol américain est marquée par le CES Unveiled. Un événement presse de grande envergure organisé avant le début du salon. Pendant quelques heures, seule une poignée d’élus vont pouvoir rencontrer des journalistes venus du monde entier lors de ce temps privilégié. Grâce à leur statut de lauréat des innovations awards, OOrion détient le précieux sésame pour cet événement avant l’événement. 

“On a eu beaucoup de chance de participer à l’Unveiled. Ce premier exercice au CES nous a donné énormément de visibilité partout dans le monde. On a parlé avec des journalistes belges, coréens, norvégiens, japonais, américain, brésilien… Notre produit est assez instagrammable, quand les gens voyaient la démo, ils voulaient absolument filmer !” nous explique Stéphanie.

Le lendemain, à 8h30, l’équipe est dans les starting-blocks. Dans les couloirs du salon, les premiers visiteurs ne parlent que d’intelligence artificielle et les start-up du secteur sont sur-sollicitées. Stéphanie, Thomas et Axelle pitchent OOrion une première fois, puis une deuxième et une dixième, jusqu’à en perdre le compte.

Peu à peu, le discours s’affine, les démos s’enchaînent et les rencontres se multiplient mais l’équipe garde toujours le même niveau d’exigence. « Avant de venir, on nous avait conseillé de pitcher OOrion toujours de la même façon, quel que soit l’interlocuteur. Tu ne peux pas toujours réellement savoir qui tu as en face de toi. » nous raconte Stéphanie. Cette première journée de salon laisse finalement présager une semaine riche en échanges.

Les jours s’enchaînent mais ne se ressemblent pas. À l’Eureka Park, immergé au milieu de 5000 start-up, OOrion doit tirer son épingle du jeu. La bonne pratique ? Être en mouvement constant, mettre en avant ses trophées Innovations Awards, être proactif dans la démarche. L’équipe se calibre, et trouve la recette magique pour convaincre. « On débutait par une introduction rapide, avant d’enchaîner sur la démo. Ensuite, si la personne était intéressée par le business, les échanges se poursuivaient avec moi. Si la personne était intéressée par la tech, on l’envoyait vers Thomas » explique Stéphanie.

Les deux innovations awards remportés par OOrion.

Les rencontres sont intenses, mais deux ont particulièrement marqué l’équipe. Premièrement, avec Éric Plat, Président Directeur de Atol les Opticiens. Touché par la solution proposée par la start-up lyonnaise, l’homme d’affaire a tenu à les mettre en avant sur son compte LinkedIn : « Mon coup de coeur va donc à la jeune startup OOrion qui a développé une application gratuite pour smartphone, qui grâce à sa caméra , permet aux déficients visuels de retrouver plus facilement leurs objets du quotidien. Ils vont même plus loin… et tout ça bien sûr, gratuitement pour l’utilisateur car pour eux c’est une mission. Ça va de soi ! J’ai été sincèrement touché par cette affirmation qui venait du cœur. » écrit-il. 

La deuxième rencontre, c’est celle avec celui que nous appellerons l’homme mystère, une rencontre aussi improbable qu’une ville en plein milieu du désert. Masqué, badge retourné, logo de sac à dos caché au scotch noir, l’homme mystère s’intéresse à OOrion et prend les coordonnées de Stéphanie. Est-ce un futur investisseur, un potentiel partenaire, un concurrent ? L’avenir ne nous le dira peut-être pas, mais cette curieuse rencontre restera dans les mémoires.

« Ce qui m’a marqué, c’est la facilité à échanger avec des gens potentiellement très importants pour nous. On a parlé avec des start-up de notre secteur, des influenceurs, des géants comme Walmart, Google ou Transdev ou encore des figures majeures de l’écosystème tech comme Maya Noël. En France, on a déjà noué des partenariats avec des structures comme Carrefour. Le CES nous permettra peut-être de dupliquer le modèle à l’international. » analyse Stéphanie.

Le calme – ou presque – après la tempête

Après une semaine à 1000 à l’heure, Stéphanie, Thomas et Axelle quittent Las Vegas. Le salon a fermé ses portes mais le travail ne s’arrête pas là. « On a établi beaucoup de contacts business et tech, maintenant il faut les activer. On doit aussi capitaliser sur toutes les retombées presse que nous avons eues. »

Le bilan est donc positif : environ 25 interviews, 150 leads générés et 750 nouveaux téléchargements de l’app, notamment en Italie. Avec des rencontres dans le domaine de la déficience visuelle, de l’accessibilité, des équipements spécialisés ou encore dans celui de la grande distribution, les fondateurs espèrent pouvoir conclure des partenariats business, proposer des solutions de mise en accessibilité voire même trouver de potentiels investisseurs en vue de leur levée en 2024.

« Pour une start-up en quête de visibilité, c’est une véritable scène ouverte sur l’international. Ça nous a également permis de travailler notre discours, de prendre confiance et de prendre place dans nos rôles respectifs » explique Axelle.

« L’expérience est incroyable humainement parlant et ça a beaucoup renforcé nos liens au sein de l’équipe. Ce que je retiens, c’est un investissement physique, mental et financier. Mais cela en vaut vraiment la peine quand le timing est bon. Pour nous, avec toute la tendance autour de l’IA et l’inclusion, les planètes se sont alignées. Ça peut réellement nous propulser. » conclut Stéphanie. Leurs aventures pourraient presque nous laisser croire qu’une semaine dans la ville du péché, ça a parfois du bon. 

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Selena Miniscalco
Chargée de Communication

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