Entrer sur un marché verrouillé, concurrencer des acteurs historiques, ou même créer une entreprise dans un secteur ultra-réglementé : beaucoup d’entrepreneurs en rêvent, peu osent franchir le pas. Pourtant, certains y parviennent et prouvent qu’il est possible de transformer des industries réputées inaccessibles en terrains d’opportunités.
Derrière ces réussites, on retrouve une approche commune : dépasser les barrières mentales, mettre la technologie au service des vrais besoins, poser des bases solides et avancer avec patience. Une vision partagée par Jean-Daniel Guyot, cofondateur de Captain Train et Memo Bank, qui nous partage cinq conseils actionnables.
Casser les barrières mentales
Derrière chaque marché « intouchable », il y a surtout une barrière psychologique à franchir.
« La plupart du temps, il suffit de lire le manuel et d’appliquer ce qui est écrit et de ne pas trop réfléchir à si c’est possible ou pas possible. » explique-t-il.
Pour Jean-Daniel Guyot, disrupter un marché commence par lever ses propres freins. La clé : se concentrer sur les règles existantes, comprendre le terrain de jeu et avancer sans se laisser paralyser par l’ampleur du défi.
Mettre la technologie au service de la relation humaine
Que ce soit pour les billets de train ou la banque des PME, le point commun reste le même : améliorer l’expérience client.
« On n’aime pas du tout faire la techno pour la techno. On aime mettre la techno au service de la relation humaine. »
Plutôt que de se focaliser sur la prouesse technique, il recommande d’utiliser la technologie comme un levier pour fluidifier les échanges, simplifier l’expérience et renforcer la confiance.
Poser des bases solides dès le départ
Créer un géant ne se fait pas sur du sable. La structure, la comptabilité, les fondamentaux doivent être en place, sous peine de tout faire vaciller.
« On s’est rendu compte que notre expert-comptable n’était pas un vrai expert-comptable, mais un comptable. Sur un truc aussi bête que ça, on aurait pu totalement planter la boîte. »
Un rappel essentiel : ne pas négliger les fondations opérationnelles et administratives, aussi peu glamour soient-elles.
Réfléchir par soi-même et ne pas suivre aveuglément les recettes américaines
Les « success stories » de la Silicon Valley fascinent, mais leur transposition directe en Europe est souvent illusoire.
« La réalité du terrain, c’est que c’est que du storytelling. […] Il faut vraiment réfléchir par soi-même et se dire : qu’est-ce que moi je veux faire ? »
Son conseil : s’inspirer, oui, mais surtout bâtir un cadre de réflexion adapté à son marché, à son équipe et à sa culture.
Prendre le temps de construire pour durer
Dans une époque obsédée par l’hypercroissance, Jean-Daniel rappelle que certains processus ne s’accélèrent pas.
« Une tarte, il faut quarante-cinq minutes pour la cuire. On ne va pas utiliser quatre fours douze minutes. »
Bâtir un géant exige patience et constance : recruter les bonnes personnes, créer la confiance avec les clients, et laisser au temps le soin de faire son œuvre.
Conclusion
Avec Captain Train et Memo Bank, Jean-Daniel Guyot a démontré qu’il est possible de s’attaquer à des bastions historiques en France et en Europe. Son parcours illustre une conviction forte : disrupter un marché ne se résume pas à « aller vite et casser des choses », mais à construire patiemment, avec des bases solides et une obsession de la relation client.
Comme il le résume lui-même : « Connaître les règles, poser des bases solides, laisser le temps au temps et ne pas se mettre de barrières inutiles. »
Tous les conseils de Jean-Daniel Guyot, disponibles dès maintenant en podcast sur Spotify, Deezer et Apple Podcasts
Dans le dernier épisode du podcast zero to one, Jean-Daniel nous partage :
- Pourquoi créer une « entreprise » plutôt qu’une « start-up » change la donne
- Comment dépasser les barrières mentales pour oser se lancer dans des marchés jugés inaccessibles
- Le temps, un facteur clé de réussite dans l’aventure entrepreneuriale