Entreprendre dans le Web3 : lever les freins pour accélérer l’adoption

16 février 2023
Web3

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Depuis sa création en 2020, Starton a accompagné plus de 1 600 professionnels vers le Web3. Leur solution facilite l’intégration de la blockchain dans les processus internes des entreprises. Véritable pionnier dans le paysage français, Fabien Poggi – cofondateur – était l’un des invités du Demo day de l’incubateur Web3. L’objectif : partager son expertise sur l’adoption de la technologie blockchain, aux côtés de Nelly Cornejo, Head of Adoption chez iExec. À cette occasion, Fabien nous a livré les étapes de création, les difficultés rencontrées et les ambitions de Starton. 

Bonjour Fabien ! Peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Fabien, CEO de Starton, et d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être entrepreneur. 

Post-bac, j’opte pour une fac d’éco-finance. J’étudie des sujets intéressants comme la macroéconomie ou l’analyse financière, mais les cours sont assez théoriques.

Après ma licence, je découvre dans la presse la création de l’École 42 par Xavier Niel. On est en 2013, l’école ouvre bientôt ses portes et l’appel à candidatures débute. À ce moment-là, je ne suis pas développeur mais je suis assez “geek”, je démonte des PC, je m’intéresse à la crypto et à la blockchain. Je tente ma chance et je suis sélectionné pour intégrer la première promotion.

Pendant ma formation à l’École 42, je participe à une phase immersive, qu’on appelle “La Piscine”. C’est une vraie révélation : je rencontre le code et j’y vois une opportunité business qui peut toucher des millions de personnes.

Durant ma scolarité et jusqu’à la création de Starton, j’enchaîne les projets. Je travaille en tant que développeur pour des particuliers, des start-up et des entreprises.

En 2019, je vois l’opportunité sur le marché des crypto et de la blockchain. Je m’associe avec Cédric Cervantes, un ami de l’École 42. On participe à un programme d’incubation en lien avec l’École 42 et on lance un projet : une application financière de tokenisation. 

Au début, tout se passe bien, on constitue notre portefeuille client, on édite nos premières factures, mais très vite, on rencontre une difficulté de taille : le challenge technique est énorme. À ce moment-là, la blockchain est assez préhistorique ! Les processus sont compliqués et les compétences manquent. Je prends la lourde décision d’arrêter le projet. 

Un choix douloureux mais décisif, puisqu’il a donné naissance à Starton. 

Quelle est la mission de Starton ?

Après l’arrêt de notre projet précédent, on repart de zéro avec Cédric. Notre idée est de permettre aux entreprises d’intégrer la blockchain à leur processus, simplement, sans se heurter aux challenges techniques que nous avons pu rencontrer par le passé. 

Nous créons des outils qui permettent à tous les développeurs de bâtir des applications blockchain à grande échelle, simplement et rapidement. Aucune expertise blockchain n’est nécessaire. Avec Starton, on veut casser les barrières à l’entrée du Web3 et de la blockchain ! 

Un an et demi après le lancement de Starton, on est heureux de dresser un bilan positif : on a levé 4 millions d’euros auprès d’investisseurs impliqués et on s’est entouré de 17 talents qui composent une équipe remarquable. Nous vivons une aventure exceptionnelle !

Qu’est-ce qui, selon toi, limite aujourd’hui l’adoption des solutions Web3 ?

Au fil des expériences dans les domaines du Web3 et de la blockchain, on a identifié deux freins principaux. Le premier est technique : comme décrit plus tôt, on l’a nous-même rencontré lors de la création de notre premier projet, et c’est la problématique que l’on souhaite résoudre avec Starton. 

Le second frein, c’est l’éducation. La blockchain est une technologie complexe qui nécessite de la pédagogie. Il faut donc éduquer et donner les outils et les ressources aux développeurs pour comprendre et mettre en application le Web3. C’est grâce à la formation et à la transmission que la technologie peut se développer et que de nouveaux projets d’entreprise verront le jour.

Si l’on veut créer des champions du Web3, il faut qu’on l’enseigne à l’école. Mais aujourd’hui, hormis des formations indépendantes, aucune école d’ingénieurs ou de développeurs ne forme les étudiants à la blockchain. Comment peut-on devenir les leaders de demain si les développeurs juniors ne sont pas formés ? 

À notre niveau, on essaye de sensibiliser et de transmettre nos connaissances. On donne des conférences, comme ici à H7, on propose des workshops et des hackathons. On va aussi dans les écoles pour organiser des concours et récompenser les meilleurs projets Web3. Pour résumer, on explique les protocoles qui façonnent ce nouveau monde numérique. 

Tu parles de “former les leaders de demain”. Penses-tu que la France peut se positionner sur le marché du Web3 ?

Jusqu’à présent, les américains ont toujours été devant nous mais ces dernières années, de belles réussites françaises ont émergé comme Ledger ou iExec. Notre conviction est que la France a une vraie chance d’atteindre une souveraineté numérique dans le Web3. On espère que Starton fera partie des leaders mondiaux !

Lors de la conférence, Nelly Cornejo, Head of Adoption de iExec, nous a partagé la courbe d’adoption du Web3. Est-ce fidèle à ce que vous avez vécu au lancement de Starton ? 

Pendant toute notre aventure entrepreneuriale, on a pris des murs. Mais notre solution répond à de vrais problèmes.

Par rapport à l’adoption de notre solution, nos clients ont presque tous privilégié le développement en interne avant de faire appel à nous. Ils testent, mettent leurs équipes de développeurs en action et lancent la production. C’est lors de cette phase de production que les barrières techniques se dressent. C’est à ce moment précis que Starton intervient et apporte de la valeur à ces acteurs. 

Un conseil pour les entrepreneurs du Web3 qui veulent se lancer ? 

Dans ma carrière, j’ai fait beaucoup d’erreurs. Nelson Mandela disait : “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends”. Je me suis beaucoup dispersé, et souvent, à vouloir être sur tous les fronts, on est nul part. 

Quand on construit une entreprise, l’enjeu principal est de concentrer toute son énergie sur un seul projet et croire en soi.

Quelles sont les prochaines étapes pour Starton ?

Notre priorité est d’agrandir l’équipe et de diversifier les profils qui la composent. Aujourd’hui, elle compte essentiellement des développeurs car notre philosophie est axée sur le produit. Notre enjeu est maintenant d’embaucher des talents sur la partie commerciale. 

Depuis notre création, on a trouvé nos clients grâce au bouche à oreille. Mais notre ambition est de devenir le leader mondial, il faut donc qu’on se rende visible auprès du plus grand nombre. On a quelques pistes stratégiques et beaucoup d’idées ! 

Avant de conclure, parlons des start-up de la première promotion de l’Incubateur Web3. LAfricaMobile, Wearspaces et Ziplo viennent de présenter leurs solutions à l’occasion du Demo Day : qu’en as-tu pensé ? 

Fabien Poggi, CEO de Starton, en compagnie des start-up de l’incubateur WEB3.
De gauche à droite : Aurélie Drouvin l Ziplo, Fabien Poggi l Starton, Malick Diouf l LAfricaMobile l Gilles Fedak l iExec, Ruben Attal et Alex Frêne l Wearspaces, Kelly Green l H7

J’ai passé un très bon moment. L’accompagnement proposé par iExec et H7 dans le cadre de cet incubateur Web3 est une vraie opportunité pour itérer rapidement. Les entrepreneurs ont la chance d’évoluer dans un environnement comme celui de H7, c’est un excellent catalyseur pour entreprendre. J’ai été impressionné par le niveau de maturité des projets. 

Commençons par Ziplo : le projet est vraiment intéressant ! Dans un monde numérique où tout se copie, Ziplo apporte une vraie plus-value : la plateforme est simple d’utilisation, avec une vraie force sur la protection de la propriété intellectuelle. 

Les solutions développées par LAfricaMobile sont très intelligentes. Ils associent à la fois gratuité, bénéfices et sécurité des données. Grâce à LAfricaMobile, les entreprises récupèrent des informations qualifiées, tout en protégeant les données des utilisateurs grâce à la blockchain. Le marché est énorme ! 

Wearspaces traite un sujet important. On le constate avec Facebook qui est devenu Meta. Quand on était petit, on utilisait MSN ou Messenger. Demain, les enfants auront un casque de réalité virtuelle dans leur chambre pour aller dans le Métavers. Les marques l’ont compris et veulent investir dans cette technologie. Grâce à Wearspaces, elles vont s’ouvrir à de nouveaux marchés. 

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Selena Miniscalco
Chargée de Communication

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