Jérémy Colas – ex Potager City : « Je n’étais pas préparé à entreprendre seul »

11 avril 2024
Alimentation durable

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De la création à l’accélération, en passant par le recrutement et la revente, Jérémy Colas – ex CEO de Potager City – est passé par toutes les phases du cycle de vie d’une entreprise. Depuis 2020, il partage son expérience auprès d’entrepreneurs : nous l’avons rencontré dans le cadre du programme alimentation durable, par H7 et SUEZ en partenariat avec Lyon Métropole Habitat. Découvrez son parcours.

Bonjour Jérémy, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jérémy Colas, j’ai 40 ans, 2 enfants et plusieurs aventures entrepreneuriales à mon actif. J’ai commencé ma carrière au sein de l’entreprise lyonnaise GL Events avant de rejoindre Yoann et Damien Alarçon sur la création de Potager City en 2009.

Potager City a été racheté par Carrefour en 2020. Peux-tu nous parler des différentes étapes de l’entreprise avant d’en arriver là ? Que s’est-il passé pour toi ensuite ?

Potager City est un service de distribution de paniers de fruits et légumes frais, en local. Au lancement en 2009, on proposait de la livraison en vélo, d’abord à domicile, avant de faire pivoter le modèle pour proposer des livraisons en entreprises. L’intégralité du projet a été développé en fonds propre jusqu’en 2014, où une première levée de fonds de 600 000 € nous a permis d’accélérer le développement. En 2017, grâce à une seconde levée de 7,5 millions d’euros, nous avons étendu notre offre dans toute la France et doublé nos effectifs.

En 2020, 6 mois après le rachat par Carrefour, mon associé Yoann a quitté l’entreprise pour un gros challenge chez Carrefour. J’ai pris seul la Direction Générale de la structure. Après un peu moins de trois ans, j’ai réalisé que j’avais besoin d’autre chose, de re-goûter à l’entrepreneuriat et de partager mon expérience. J’ai donc quitté Potager City pour lancer Na-Mai, une entreprise dans le conseil : j’ai pu aider les entrepreneurs du programme alimentation durable par H7 et SUEZ, au sein du jury de Lyon Start-up ou encore en tant que mentor au sein du programme Le Zesteur.

OPNR, l’une des premières entreprises à m’avoir fait confiance au lancement de mon activité m’a également confié la Direction Générale de l’entreprise. Aujourd’hui, je partage mon temps sur trois activités : l’accompagnement au sein de structures type incubateur ou accélérateur, l’accompagnement de start-up en direct sur leurs enjeux de structuration et Directeur Général de OPNR.

Au travers de tes expériences tu as connu plusieurs phases : de la création au développement du modèle à l’échelle nationale, en passant par le recrutement et la collaboration / rachat avec un grand groupe. Quel conseil peux-tu donner pour toutes ces grandes étapes d’évolution d’une entreprise ?

L’un des conseils qui est commun à chacune de ces phases, c’est de se faire aider, en sollicitant d’autres entrepreneurs sur des partages d’expériences. Moi je ne l’ai pas assez fait, mais contacter quelqu’un qui a vécu la même chose que vous, permet de faire gagner du temps et de l’argent. On ne peut pas tout savoir donc pour réduire la marge d’erreur, il vaut mieux demander. Personne ne vous dira non, l’entrepreneuriat est un milieu où la solidarité est la règle. Attention tout de même à rester focus et présent pour votre business.

Peux-tu nous parler d’une entreprise à qui tu as demandé conseil ou d’une rencontre qui t’a particulièrement aidé dans ton parcours entrepreneurial ?

Quitoque ! L’entreprise a été rachetée par Carrefour quelques mois avant nous donc on a bénéficié de leur expérience. Ils nous ont beaucoup apporté sur le développement de la culture data avec une analyse du parcours et de l’expérience client très développée, pour suivre les moments stratégiques du cycle de vie client et coller au mieux à leurs besoins.

Dans les projets et entrepreneurs qui m’inspirent, je peux également citer William Eldin, co-fondateur de Coyote et de XXII que j’ai rencontré il y a quelques mois et qui est en train d’emmener l’IA partout. Des discussions passionnantes. 

Quel est le plus grand défi que tu as relevé dans ta carrière d’entrepreneur ?

Il y en a deux : le Covid et le départ de mon associé lors du rachat.

En 2020, 50 % de l’activité de Potager City se fait en entreprise et soudainement, tout est mis en pause alors que 80 % de nos ressources commerciales sont affectées à ce canal de vente. À ce moment-là, on a dû effectuer un pivot et mettre en place une nouvelle stratégie pour aller chercher de la croissance. C’était un beau challenge collectif et nous avons réussi à augmenter notre croissance de 15 % cette année-là.

Ensuite, lors du rachat de Potager City, mon associé est parti travailler au sein de Carrefour. En un mois, je me suis retrouvé tout seul pour faire évoluer la gouvernance et gérer la transition post-rachat. Je n’étais pas du tout préparé à entreprendre seul et c’était extrêmement difficile en tant qu’individu.

Dans un cas comme dans l’autre, le fait d’être bien entouré m’a permis d’affronter les difficultés. 

Tu fais partie des entrepreneurs qui ont contribué à l’attractivité du territoire. Penses-tu que la région Auvergne-Rhône-Alpes est un bon terrain pour entreprendre ?

J’ai visité plusieurs régions et je connais assez bien l’écosystème et selon moi, la région AURA est l’une des meilleures. Il y a beaucoup de potentiel, différents lieux pour entreprendre – Lyon, Grenoble, Annecy -, et une proximité facile avec la Suisse et Paris.

À Paris, certes tout est plus facile pour le business, mais tout est plus compliqué sur la logistique. Je pense que la région réunit tous les bons ingrédients pour bien entreprendre.

Quels sont tes projets pour la suite et que peut-on te souhaiter ?

Cette année, je suis le parrain de la promo de Lyon Start-up et j’espère apporter le maximum de valeurs aux start-up du programme. Avec OPNR, nous avons des objectifs très forts de croissance : nous voulons atteindre 100 millions d’euros de chiffres d’affaires et aboutir le chantier lié à notre stratégie de communication, à savoir la refonte de l’univers de marque et la stratégie de notoriété.

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Selena Miniscalco
Chargée de Communication

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