En partenariat avec Jaberson
En 2026, lever des fonds ne repose plus sur le charme d’un pitch ou la promesse d’une hypercroissance fulgurante. Après une période de frénésie (2021–2022) puis de prudence (2023–2024), l’année 2025 a marqué le retour à un certain réalisme. Les tours ont été moins nombreux, plus sélectifs, mais aussi plus sains. Dans ce contexte, les fondateurs doivent s’adapter à un jeu où la crédibilité, la rigueur et l’anticipation priment largement sur la vitesse.
Voici les 4 bonnes pratiques pour réussir sa levée en 2026.
1. Revenir aux fondamentaux : des preuves plutôt que des promesses
Les investisseurs ne veulent plus être séduits, ils veulent être convaincus et pour ça, le storytelling ne suffit plus. En 2026, un bon dossier repose sur des indicateurs tangibles : product-market fit vérifié, traction mesurable, rétention, churn, unit economics solides, maîtrise du cash burn et vision réaliste de la rentabilité.
“Les fonds d’investissement et les business angels privilégient des projets capables de démontrer un product market fit solide, une traction mesurable et une gestion rigoureuse du cash” explique Hugo Besson, Avocat Senior au sein de Jaberson.
Ce durcissement se ressent aussi dans les chiffres : en 2025, la France a enregistré une baisse de 34 % des montants levés, et les investisseurs privilégient les projets capables de démontrer leur solidité.
“Sur le terrain, on le constate très concrètement : les fondateurs arrivent mieux préparés. Dans notre accompagnement, nous insistons sur la cohérence entre le business plan, la structure juridique et la stratégie de croissance. Notre expertise conjointe des opérations de levées et de la structuration d’entreprise nous permet d’anticiper les points de friction classiques : gouvernance, clauses de sortie, dilution, ou encore alignement des intérêts entre fondateurs et investisseurs.“ complète Hugo Besson.
« Dans notre pratique, on observe que cette évolution pousse à mieux articuler le narratif du projet : comment la société crée de la valeur, comment elle contrôle sa dilution, comment elle prévoit son cash-flow. […] Nous aidons à traduire la vision en éléments concrets : roadmap et KPIs réalistes, ainsi qu’une structure juridique claire. » complète Hugo Besson.
Le conseil de Jaberson
Construisez une roadmap argumentée, des KPIs prudents et une projection financière alignée avec votre cap table. Cela renforce la cohérence du dossier dès le premier échange.
2. Cibler les bons investisseurs pour gagner du temps
Une levée réussie n’est pas celle où l’on parle à tout le monde, mais celle où l’on parle aux bonnes personnes. “Le travail de ciblage (matching stade, ticket, thèse sectorielle) est devenu un critère stratégique.” explique Hugo Besson.
Il complète : « Concrètement, cela signifie : dresser une short-list d’investisseurs alignés sur votre stade (pre-seed / seed / serie A), prioriser les investisseurs ayant déjà investi dans votre secteur ou votre modèle et préparer un pitch spécifique pour chaque catégorie (Business Angels / VCs / Family Offices). ».
3. Anticiper les aspects juridiques : un prérequis pour passer la due diligence
L’anticipation juridique n’est plus un “plus”, c’est une condition d’accès au deal. “Les tours de table sont plus longs à structurer, avec une phase de due diligence approfondie et une attention accrue portée à la gouvernance.” explique Hugo Besson. Ainsi, le moindre flou peut faire dérailler ou retarder une levée. Les signaux les plus rédhibitoires ?
- des statuts obsolètes,
- une propriété intellectuelle mal sécurisée,
- un pacte d’associés faible ou inexistant,
- un cap table illisible,
- des contrats commerciaux incomplets
La différence entre un dossier “intéressant” et un dossier “investissable” se joue sur la rigueur. Un dossier mature doit offrir :
- un business plan cohérent et réaliste ;
- des projections prudentes et vérifiables ;
- des documents juridiques clairs et à jour ;
- une gouvernance structurée ;
- des scénarios financiers crédibles ;
- un plan d’utilisation des fonds logique.
Les investisseurs veulent comprendre rapidement comment la société crée de la valeur, gère son cash, protège sa propriété intellectuelle et comment les décisions clés sont prises.
Cette cohérence entre chiffres, organisation et juridique devient un signal fort de professionnalisme. La structure juridique devient même un avantage compétitif car elle rassure, accélère les discussions et renforce la crédibilité. Un dossier bien préparé démontre que l’entreprise sait gérer ses risques, protéger sa technologie, organiser sa gouvernance et anticiper les besoins futurs.
« La qualité des documents juridiques joue aussi un rôle clé : statuts à jour, pacte d’associés lisible, propriété intellectuelle bien protégée, contrats commerciaux structurés. […] Le travail juridique concerne également le choix des instruments financiers : actions (ordinaires ou de préférence), BSA-AIR, obligations convertibles, etc… chacun ayant des effets concrets sur la dilution, la gouvernance (droits de vote / droits financiers) et la préparation des futurs tours. Poser la bonne architecture dès l’amorçage évite des renégociations coûteuses et protège la trajectoire de la start-up. L’avocat aide à choisir et structurer ces instruments en fonction du stade de maturité, du montant d’investissement recherché et des objectifs de sortie. » explique Hugo Besson
Il complète : « Sur le terrain, une start-up bien structurée juridiquement négocie plus vite, attire davantage d’investisseurs et limite les discussions longues sur des points techniques. Le juridique devient donc un atout concret, pas un simple coût administratif. »
Le conseil de Jaberson
Avant de vous lancer en roadshow, préparez sérieusement le terrain en vous entourant d’un cabinet d’avocats habitué à accompagner des start-ups lors de levées de fonds. Sécurisez votre PI, mettez à jour vos statuts, formalisez vos contrats, et choisissez les bons instruments financiers dès l’amorçage.
Un dossier clair, cohérent et juridiquement propre est un véritable accélérateur de négociation.
4. Adopter la posture entrepreneuriale que les investisseurs attendent en 2026
La personnalité du fondateur pèse autant que ses chiffres. Mais inspirer confiance, c’est d’abord faire preuve de cohérence, entre le discours, les chiffres et les décisions.
Les investisseurs cherchent désormais des entrepreneurs :
- lucides sur leurs forces et leurs limites,
- transparents sur les risques,
- capables de déléguer,
- structurés dans leur gouvernance,
- cohérents entre discours, chiffres et décisions.
Les fondateurs qui acceptent de challenger leurs certitudes (sur la valorisation, la gouvernance ou la répartition du capital) bâtissent une relation fondée sur la confiance et le dialogue.
« Le signal le plus scruté reste la discipline financière : savoir où va chaque euro, anticiper la prochaine étape et démontrer une gestion raisonnée du cash. Le dossier doit également inspirer confiance sur le plan de la gouvernance : une répartition du capital équilibrée, une cap table lisible et des associés alignés dans le temps. » explique Hugo Besson.
Enfin, l’attention croissante à la gouvernance et à la qualité du pacte d’associés prime parfois sur la valorisation initiale. Ce changement de prisme pousse les start-up à construire des fondations solides avant de viser la croissance.
Les points clés à retenir pour lever des fonds en 2026
En 2026, réussir une levée ne repose plus sur la seule ambition ou l’idée brillante. Les start-up qui réussissent combinent préparation, crédibilité et anticipation.
- Le premier levier est la rigueur financière et opérationnelle : maîtriser ses KPIs, le cash burn et le business plan, et présenter des projections cohérentes avec la réalité du marché.
- Le deuxième levier est la préparation juridique et organisationnelle : pacte d’associés clair, propriété intellectuelle sécurisée, gouvernance lisible. Anticiper ces aspects réduit les frictions et inspire confiance.
- Le troisième levier est la posture et le discours du fondateur : transparence, cohérence et lucidité. Savoir montrer la vision tout en restant réaliste, démontrer que l’on connaît ses forces et ses limites, et rassurer sur l’exécution.
Ces trois leviers sont interdépendants : un dossier crédible combine chiffres solides, structure juridique sécurisée et communication cohérente. Les start-up qui les intègrent dès la préparation de leur levée accélèrent le processus et renforcent leur attractivité.
Rigueur, anticipation et posture : ces trois leviers font la différence.
Cet article vous est proposé par Jaberson et H7. Jaberson est un cabinet d’avocats spécialisé en droit des affaires qui accompagne les start-up avec une approche globale, pluridisciplinaire et pragmatique. H7, accélérateur responsable et lieu totem du numérique de la Métropole de Lyon, accompagne les start-up dans leur croissance et leur impact.



